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jeudi 7 octobre 2010

l'intégration économico-sociale du Maghreb devient une impérieuse nécécité


L’intégration économico sociale maghrébine devient une impérieuse
nécessité pour mieux relever ensemble tous les défis du moyen et du long
terme qui s’accumulent. Cette intégration est, à ce jour, nettement en
retard par rapport à d’autres régions du monde, mais elle peut et doit
emprunter des raccourcis pour accélérer le rythme de son édification en
parfaite synergie avec son partenaire principal l’Union européenne, mais
également avec les autres pôles de l’économie mondialisée.

Le Maghreb peut maintenant tirer, avec intelligence, un grand profit de
l’expérience des autres régions en évitant les erreurs et les insuffisances
et en optimisant les voies du succès.( le problème du Sahara trouvera sa
solution quand l’intégration avancera et commencera à apporter ses
fruits.) Les études comparatives sur les résultats des intégrations
régionales avancées sont nombreuses, il faut les exploiter en ayant
toujours à l’esprit nos spécificités et en évitant deux erreurs majeures qui
ont été commises dans certaines régions : laisser s’installer voir
s’aggraver une fracture sociale et une fracture identitaire et ne pas
pratiquer des politiques communes de vrai co-développement. Notre futur
commun, pour relever les défis et les menaces, ne peut être construit
d’une manière viable que sur la base, d’une volonté commune forte
autour d’une vision claire d’une société de progrès et d’ouverture.
Une Société qui sans renier ses racines et ses vrais valeurs
musulmanes humanistes, fait de la cohésion sociale son primat
fondateur et du développement durable l’outil principal de
promotion et d’épanouissement de l’homme et de la femme dans un
Maghreb où il sera toujours agréable de vivre pour tous.
En terme plus concrets nous devons imaginer un Maghreb « objectif »
qui, à l’horizon 2030 aura éradiquer la pauvreté, l’analphabétisme et
l’extrémisme par un authentique développement régional intégré. Un
Maghreb qui en matière de critères de développement humain aura rejoint
ses partenaires du Nord les plus proches, Un Maghreb dont le moteur sera
une population jeune, innovante et créatrice de richesse.Une jeunesse
bien dans sa peau, valorisée par une nouvelle culture de l’entreprenariat
responsable, une culture de la tolérance et de la démocratie citoyenne et
une culture du dialogue permanent avec les autres peuples. Une société
Maghrébine consolidée et durablement stabilisée par une grande classe
moyenne bénéficiant d’un bien être raisonnable, bien motivée pour les
activités diversifiés auxquelles elle s’adonne, participant avec efficience à
l’action collective politique, sociale et culturelle : en un mot des
Maghrébins en 2030 fiers de leur appartenance à leur pays et à la région à
la construction de laquelle ils auront grandement contribué ; fiers
également, de la réussite mutuellement profitable des partenariats
multisectoriels qu’ilS auront développés avec l’Union Européenne.
Dans une telle perspective, les quatre libertés de circulation recherchées
(personnes, capitaux, biens, services) ne peuvent être que de simples
moyens, parmi d’autres. Elles ne peuvent apporter les résultats escomptés
pour la réalisation d’une vision commune d’un destin de prospérité
partagé que si elles étaient accompagnées par des politiques
multisectorielles communes de qualité, mise en oeuvre avec compétence.
Et je place la politique commune de formation des ressources humaines
au première loges. C’est avec des ressources humaines de haute qualité,
maîtrisant le savoir et le savoir faire qu’on relèvera tous nos défis.
Ainsi Le Maghreb Uni, qu’on se doit, de faire émerger avant 2030 en
synergie avec une Union Européenne qui aura tiré véritablement toutes
les leçons des résultats mitigés du Processus de Barcelone peut apporter
la preuve que « le choc des civilisations » n’aura pas lieu et offrir au
monde un modèle de coopération régionale et intra-régionale renforcée
qui pallie aux défaillances actuelles de la gestion inefficiente de la
mondialisation.
Il me semble approprié de réfléchir à notre futur régional commun tout
en ayant pleinement conscience de l’ampleur et de la complexité des défis
et des enjeux du monde que nous vivons.La Régionalisation n’est pas
antinomique de la globalisation et de la mondialisation.
Elle n’efface pas les interdépendances devenues structurelles entre tous les pays
de notre planète. Une régionalisation réussie permet, seulement, de mieux
s’insérer dans la dynamique de la mondialisation pour tirer profit des
opportunités et tenter d’éviter, autant que ce peut ses dérives.
2030, avec l’accélération de l’histoire c’est demain !
Mais, c’est en même temps 22 prochaines longues années de labeur
intense pour tous, si nous voulons bâtir pour nos peuples un avenir
meilleur et si nous voulons placer les cinq pays de l’UMA dans l’orbite
de la convergence avec nos partenaires du Nord de la Méditerranée.
L’essentiel de l’effort nécessaire pour construire notre avenir ne peut
venir,faudra en premier lieu, que d’une mobilisation nationale forte autour des
réformes nationales multisectorielles incontournables. Réformes qu’il
, selon l’état des lieux de chaque pays, soit poursuivre et
parachever, soit entreprendre en accélérant leur mise en oeuvre pour faire
en sorte, qu’une convergence maghrébine, notamment législative et
réglementaire, puisse émerger rapidement dans divers domaines
notamment pour l’environnement des entreprises, les formalités
administratives, les facilitations pour les investissements intra
maghrébins et le développement d’un marché financier maghrébin.
Les avancés et l’expérience acquise, déjà, dans certains domaines par
deux pays de la région sera mise à la disposition des autres pays qui le
souhaitent pour accélérer une dynamique de l’harmonisation
mutuellement avantageuse. Une concertation permanente plus forte sur
les réformes futures sera éminemment précieuse et renforcera la
confiance fondement de tout travail commun. Les effets bénéfiques de
l’intégration maghrébine ne feront qu’appuyer et potentialiser les résultats
de l’effort national qui demeurera toujours déterminent.
Il convient de construire, ensemble, notre avenir en relevant les défis
communs.
Il convient aussi de prendre en compte les défis mondiaux pour mieux faire face aux
défis régionaux.
Chacun, bien entendu, a une perception quelque peu différente de la
hiérarchie des défis qui nous attendent. Pour ma part, il me semble que
nous ne pouvons pas parler des défis propres à nos pays ou à notre région
sans nous remettre en mémoire, au préalable, les principaux défis qui sont
devenues mondiaux et d’une brûlante actualité :
Je citerai en premier lieu, en risquant d’étonner, les désordres du
marché financier international qui ont pris une ampleur sans précédent,
notamment, avec les dernières dérives des prêts hypothécaires à haut
risques des établissements financiers américains qui ont été transformés
en produits dits « dérivés » et « titritisés » sous forme d’obligations
contaminant à des degrés divers le réseau bancaire mondial qui les avait
achetés.
Je rappelle en deuxième lieu les problèmes de changements
climatiques générés par les grandes pollutions et leurs conséquences
qui ne peuvent être atténués que par des actions globales, mondiales et
urgentes acceptées et mises en oeuvre en premier lieu par les gros
pollueurs. Si l’Europe s’est fixé un programme volontariste en la matière,
les Etats-Unis et la Chine tardent encore à s’engager résolument sur les
mesures pourtant minimalistes du programme de Kyoto.
Je cite, parmi les défis mondiaux, en troisième lieu le problème de la
flambée des prix des produits alimentaires de bases et les politiques
agricoles inadéquates à l’échelle mondiale qui ont conduit, avec
d’autres facteurs certes, à la situation que vit aujourd’hui notre monde
sans réaction notable et significative, jusqu’ici, de ce qu’on appelle la
Communauté Internationale. Pourtant les propositions concrètes ne
manquent pas.
-Le Président de la Banque Mondiale,Robert Zoellick a proposé,
comme vous le savez, sans résultat, une mobilisation urgente de fonds qui
viendrait d’une contribution de 1% des montants accumulés par les
« Fonds Souverains » pour mettre à la disposition du développement de
l’Afrique notamment quelques 30 milliards de $.
-Le Président Zine El Abidine Ben Ali a proposé au cours du mois
d’avril dernier, d’envisager une contribution de 1 $ par baril de pétrole à
verser au Fond Mondial de Solidarité des Nations Unies pour notamment
faire face aux situations de grandes urgences. Il a reçu un appui total du
Secrétaire Général des Nations Unies, du Président Groupe des 77 et
d’autres instances.
Je cite en quatrième lieu, parmi les défis mondiaux qui handicapent
plus particulièrement les pays du Sud méditerranéens, les infractions
flagrantes au règles du droit international qui régissent les relations
internationales, infractions qui expliquent, avec l’aggravation des
inégalités et de la pauvreté, la flambée du terrorisme alimenté par les
sentiments de frustration et par la pérennisation de la fameuse règle
honteuse « des deux poids et deux mesures » aussi bien dans le domaine
politique, qu’économique et financier.
Je me limite à ces quatre grands défis mondiaux, qui me semblent déjà
édifiants pour démonter, qu’on ne peut pas faire l’impasse, à l’occasion
d’une réflexion prospective régionale au XXIe siècle, sur « l’urgence de
l’émergence d’une bonne gouvernance mondiale légitime et
démocratique » combien nécessaire pour gérer les domaines nombreux
que l’État-Nation issu du XXe siècle est aujourd’hui incapable de gérer
seul.
Les scénarios particuliers qu’on peut envisager pour le futur de nos
pays et pour notre région Maghrébine ou Euro méditerranéenne ne
peuvent pas être élaborés sans nous référer à des scénarios relatifs à
l’évolution du mode de gouvernance à l’échelle mondiale. A ce titre, la
plupart des études de prospectives mondiales envisagent trois grands
scénarios pour la gouvernance mondiale à l’horizon 2030 :
« le scénario du statut quo » avec les conséquences les plus sombres,
« le scénario d’une réforme « molle » des instances internationales » sans
effets décisifs pour relever les défis mondiaux et enfin « le scénario d’une
réforme radicale du système des Nations Unies et du système de Bretton
Woods » avec la création d’un « Conseil mondial de Sécurité
économique, financière et sociale » pour une coordination générale plus
efficiente à la place d’un G8 sans légitimité et sans efficacité.
Comme il y a très peu de chance, selon de très nombreux analystes,
que des changements significatifs puissent intervenir au niveau de
l’amélioration de la gouvernance mondiale, je propose que notre réflexion
prospective à l’horizon 2030 pour notre région table sur le scénario du
statut quo de la gouvernance mondiale. En matière de prospective les
spécialistes disent : « il faut penser au pire pour s’employer à s’en
prémunir ».
Ainsi, et dans le cadre d’une gouvernance mondiale inefficiente qui
continuera à régir les relations internationales quels sont les principales
menaces et les grands défis spécifiques pour lesquels notre région doit se
préparer ? Je vais me limiter à un survol des stratégies qu’il conviendrait
d’élaborer en commun pour faire face à trois grands défis que j’estime
majeurs.
Un grand Programme de développement Agricole et rural durable
pour le Maghreb.
Je mettrai en premier lieu, de nos défis, la sécurité alimentaire conçue
comme la capacité de nos pays et de notre région à rendre disponible à
nos populations des biens alimentaires répondant aux normes sanitaires et
à des prix compatibles avec le pouvoir d’achat des différentes catégories :
Cela pose tout de suite les problématiques d’un grand chantier du
développement agricole et rural durable et économe en eau pour
toute la région Euro-Méditerranéenne pour les deux prochaines
décennies. L’Union Européenne peut elle s’exonérer d’une implication
plus grande et plus significative pour mettre en oeuvre avec les pays du
Sud de la Méditerranée un grand programme de Développement de la
productivité agricole, agro-alimentaire et de maîtrise des techniques
d’irrigation économe en eau pour les pays de son Sud avec ses volets
Formation, Recherche et développement axé essentiellement sur la
sélection des semences et plants adaptés aux zones arides ainsi que la
lutte contre la désertification. Quels moyens financiers supplémentaires,
l’UE est-elle disposée à mettre sur la table pour gagner ensemble le pari
de la sécurité alimentaire d’ici l’horizon 2030 avec un Maghreb de plus
100 millions d’habitants ?
Pour relever les défis du changement climatique et celui de la sécurité
alimentaire les cinq pays du Maghreb devraient, à mon sens, décréter
d’urgence la faisabilité du Maghreb agricole et rural durable avec toute
ses composantes : marché commun agricole maghrébin, mise en synergie
totale des moyens de formation et de recherche, développement agricole
concerté et coordonné, ouverture totale aux investissements réciproques
dans les sociétés de développement agricoles et de développement rural
intégré. La création d’un Fond maghrébin pour le développement
agricole, agro-alimentaire, de développement régional intégré et
pour l’appui à la recherche devrait être mise à l’étude. Un tel Fond
pourrait être alimenté par une contribution annuelle de chaque pays
membre de l’UMA de l’ordre de 0,25 du PIB de chaque pays. ( sur la
base d’un PIB maghrébin estimé à quelques 303 milliards de dollar en
2007 cela donnera une dotation annuelle de l’ordre de 750 millions de
dollars) Avec un plan d’action précis, une stratégie de mise en oeuvre
efficace et un suivi rigoureux on incitera certainement des pays donateurs
conscients des enjeux à abonder l’effort financier maghrébin et à le
multiplier par deux. La révolution verte du Maghreb peut devenir,alors,
une réalité en marche. L’économie de la connaissance (y compris les TIC
bien entendu) aura toute sa place pour valoriser l’agriculture du Maghreb
de demain.

Le Maghreb de l’Energie est déjà en marche.

Je place en second lieu le défi de la sécurité énergétique : Le Maghreb
de l’énergie est aujourd’hui une réalité qui ne cesse d’avancer. En matière
de garantie d’approvisionnement pour l’horizon 2030 et dans le cadre des
intérêts mutuels bien compris, les deux pays maghrébins exportateurs
devraient pouvoir, par le biais de contrats de livraisons à moyen et long
terme, assurer l’approvisionnement des trois autres pays de manière telle
que l’ensemble du Maghreb soit sécurisé sur le long terme.. Le secteur
par ailleurs offre de très larges possibilités de partenariat maghrébin et
euro méditerranéen tant dans le domaine de la prospection pétrolière et
gazière, que dans le raffinage et la distribution. La coopération déjà
existante dans le domaine de l’interconnexion des réseaux électriques
devrait pour être optimisée s’étendre à une forte concertation sur les
programmes lourd du moyen et long terme relatif à la production
d’électricité, soit pour les turbines à gaz ou pour les turbines mixte gaz-
solaire ou pour le nucléaire civil ou on peut imaginer des projets
communs.
Le solaire et l’éolien devraient offrir des opportunités considérables
pour les pays du Maghreb pour un travail en commun depuis la
recherche-développement jusqu’à la production des équipements pour les
besoins locaux et l’exportation notamment en Afrique.

Construire le Maghreb par la diffusion de la maîtrise de la
connaissance et du savoir faire.

La transition démographique dans notre région est à la fois un défi et
un atout : durant les deux prochaines décennies dans les cinq pays de
l’UMA la population dans la tranche 16-60 ans continuera à augmenter (
sauf pour la Tunisie ou probablement une décélération commencera vers
2016). Ce sera un atout si nous arrivons à créer une adéquation qualitative
et quantitative entre les créations d’emploi et notamment les sorties de
notre système éducatif et de formation. Ce sera un atout si graduellement
on réussi à faire baisser le chômage, notamment celui des jeunes en
augmentant les créations annuelles d’emplois d’au moins 30% par an
pour arriver vers 2030 à un taux moyen de chômage se rapprochant de la
moyenne européenne. C’est, l’un de nos grands paris, et il est impératif
de le gagner. Cela sera difficile mais non impossible. Cela passe, entre
autres, par une mise à niveau rapide et de grande envergure de notre
système éducatif et de formation. Certes nos Pays ont engagé, à des
rythmes divers, de grandes réformes, dont la mise en oeuvre se poursuit. Il
appartient bien entendu à chaque pays de définir son propre parcours de
réformes. Certes nous disposons, les uns et les autres, d’un noyau
d’excellents universitaires et enseignants ! Mais dans ce que je propose, il
s’agit d’une mise à niveau de ce qui peut être réalisé en commun et
qui vise, essentiellement, l’élargissement du champ de l’excellence. A
ce titre, il s’agit de s’employer à bien choisir et à faire évoluer sans
complexe notamment dans les sciences exactes, les sciences appliquées,
la technologie, l’ingénierie, le management des entreprises et la gestion
administrative ce que l’Europe, l’Amérique ou même l’Asie a de
meilleur. Cela veut dire que nous devons choisir nos partenariats dans les
Universités, les Instituts, les Grandes écoles et les Centres de formation
Professionnelles et Technologiques parmi les Etablissements étrangers les
mieux classés, ou les mieux cotés de par le monde avec l’ambition de voir
avant 2030 au moins 25% de nos propres institutions figurant dans le
classement mondial de ce qui est devenu une sorte de marché mondial de
la Formation.
Sans cette mise à niveau accélérée de nos ressources humaines vers
l’excellence, on ne pourra pas développer à temps, nos jeunes pôles de
compétitivité, pour en faire des centres pour l’innovation, la créativité, la
multiplication et l’agglomération des grappes d’entreprises compétitives.
Pour gagner la bataille de la compétitivité avec nos partenaires
européens c’est la qualité, les compétences et le savoir faire de nos
Ressources humaines qui seront notre principal avantage comparatif,
notre principal atout durable s’ajoutant à notre proximité géographique de
l’Europe à un moment où le coût de l’énergie va inéluctablement
renchérir de nouveau le coût du transport des produits en provenance des
zones lointaines.
Il me semble que c’est à travers un grand et ambitieux projet de
valorisation de nos ressources humaines que nous devons tester, la
volonté de nos partenaires européens d’allez de l’avant avec nous. Nous
leur disons donc un grand bravo pour une Union pour la Méditerranée
axée sur la réalisation de « projets concrets et structurants » qui peut être
un Barcelone Plus. Mais, parallèlement, aux autoroutes maritimes et
autres projets physiques, le projet prioritaire le plus structurant, que nous
devons réaliser au cours des cinq prochaines années devrait être, de mon
point de vue, un grand projet de mise à niveau vers l’excellence de nos
Universités, de nos Instituts, de nos Grandes Ecoles, de Nos Centres
de recherches et de nos pôles de compétitivité,de nos pépinières de
création d’entreprise, ainsi que de nos Centres de formations
professionnelles. Cofinançons un tel projet en y incluant une grande
université Virtuelle Euro-Maghrébine diplômante pour la formation
à distance dans des disciplines à définir.
Avec un tel projet l’Union pour la Méditerranée donnera un signal très
fort à la Jeunesse du Maghreb et des autres Pays du Sud de la
Méditerranée et ce faisant donnera une crédibilité accrue à l’ensemble des
projets qui seront engagés.L’Union pour la Méditerranée pourra affirmer
qu’elle est née sous le signe de la diffusion de la connaissance et du
savoir au service de la paix et de la prospérité pour tous.
Si l’Union Européenne ne saisit pas cette chance pour réaliser, avec
nous, ce grand projet historique; nous ne devrions pas baisser les bras. Il
me semble, qu’il sera impératif pour l’avenir de nos pays de nous
employer à entreprendre ce projet commun par le biais d’un Fond
Commun Maghrébin ad hoc à créer : On l’appellera par exemple « le
Fond Maghrébin Ibn-Khaldoun pour la maîtrise du Savoir ». Cela me
paraît hautement prioritaire et pourrait à juste titre nous conduire à dire
que nous construisons notre Maghreb par la maîtrise du savoir ce que n’a
cessé de recommander Ibn-Khadoun. Dans l’alternative d’un Maghreb
qui compte avant tout sur ses propres potentialités les modestes noyaux
d’universités virtuelles que nos pays ont commencé à réaliser seraient à
mettre en pool ou à fusionner et le parachèvement de travaux en cours
sera accéléré par une mise en commun des moyens et par des aides
bilatérales des pays amis qui choisiront de participer à cette belle
aventure avec nous.

Trois scénarios pour le Maghreb à l’horizon 2030.

. Je veux terminer cet exposé par une dernière suggestion :Ce
n’est pas en un jour qu’ont peu élaborer une étude prospective pour le
devenir du Maghreb à l’horizon 2030.
Cela veut dire que nous devons trouver un moyen pour que ce travail se fasse
de manière continue et approfondie : dans une première étape je
préconise, que se constitue une petite équipe multidisciplinaire d’experts maghrébins pour
préparer une première étude prospective sur « le Maghreb 2030 ». Cette
équipe explorera au moins trois scénarios probables et leurs conséquences
dans les différents domaines en prenant en compte une définition
rigoureuse et une hiérarchisation adéquate des différentes variables.
Ces trois scénarios pourraient concerner :

-Le scénario d’un « Maghreb non intégré » qui continu la tendance du
passé.

-Le scénario d’un « Maghreb de la coopération bilatérale
généralisée et renforcée notamment par l’optimisation en phase de
croisière de la Zone de l’accord d’Agadir»

-et enfin le scénario d’un « Maghreb fortement intégré » sur le plan
économique, social et culturel avec un véritable marché commun et une
monnaie commune.

Ce travail sera destiné essentiellement à compléter les études déjà
entreprises sur les coûts du non Maghreb dans lesquelles les perspectives
du long terme n’ont pas été prises suffisamment en compte ni à fortiori
les défis communs aux pays du Maghreb qu’ils soient d’ordre
sécuritaires, politiques, sociétal, culturel, ou socio-économiques.



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BIOGRAPHIE EXPRESS DE RACHID SFAR.
Rachid Sfar (رشيد صفر), né le 11 septembre 1933 à Mahdia, est un technocrate tunisien qui a été amené à assumer de lourdes responsabilités politiques pendant des périodes difficiles pour son pays .Nommé Premier ministre pour redresser les finances du pays, il sera l'avant-dernier chef de gouvernement du président Habib Bourguiba et sera remercié un mois avant la destitution de ce dernier.Fils de Tahar Sfar, cofondateur avec Habib Bourguiba, Mahmoud El Materi, Bahri Guiga et de M'hamed Bourguiba du Néo-Destour en 1934,
Sa formation.
Rachid Sfar effectue, après des études secondaires dans un collège de Sfax de 1947 à juin 1953, des études supérieures de lettres, de droit et de sciences économiques à Tunis où il compte notamment parmi ses professeurs François Châtelet, professeur de philosophie enseignant à Tunis de 1953 à 1955, Raymond Barre, professeur d'économie politique dont il suit les cours pendant les années de son enseignement en Tunisie, et Jean Ganiage, professeur d'histoire qui le charge en novembre 1956 de faire un exposé sur l'historique du « miracle économique » japonais. La préparation de cet exposé ainsi qu’une conférence présentée par Raymond Barre en janvier 1954 sur la situation de l’économie tunisienne sont à l'origine de son choix définitif porté sur une orientation vers les sciences économiques, les finances publiques et la fiscalité. Rachid Sfar achève ses études à Paris (1958-1959) où il suit plus particulièrement les enseignements de l'École nationale des impôts (section des inspecteurs) relevant du Ministère des Finances et de l’économie.
De 1960 à 1977, il est chargé de hautes fonctions administratives notamment au ministère des Finances dont il sera le directeur général des impôts de 1969-à1970 et le secrétaire général de 1974 à 1977.
Sa carrière politique
Après avoir occupé plusieurs portefeuilles ministériels (Industrie, Défense nationale, Santé publique, Économie nationale et Finances) de 1977 à 1986, Sfar est chargé par Bourguiba des fonctions de Premier ministre, le 8 juillet 1986, pour rétablir les équilibres financiers et économiques du pays1. Il s'efforce alors de restaurer une situation financière dégradée, des réserves en devises épuisées1 et une économie affaiblie. Sous la pression de Bourguiba qui veut reprendre les rennes de son pouvoir et devant la montée du mouvement islamiste, la normalisation de la vie politique et la démocratisation initiées au début des années 1980 ne sont plus la priorité de l'État. Le gouvernement de Sfar hérite du gouvernement précédent Zine el-Abidine Ben Ali, d'abord comme ministre de l'Intérieur, puis avec le titre de ministre d'État. Rachid Sfar est remplacé par Ben Ali à la tête du gouvernement le 2 octobre 1987 dans des conditions restées célèbres : il essuie une colère du président Bourguiba à la fin du Conseil des ministres et devant tous ses collègues Bourguiba déclare ne pas se souvenir d’ avoir autorisé certaines nomination à de hautes responsabilités dont de Abdelmalek Laarif à la direction du Parti socialiste destourien (successeur du Néo-Destour) Mohamed Ghanouchi Secrétaire d’Etat au Plan et en fait porter la responsabilité à son Premier ministre.En réalité Bourguiba était en colère parce que mécontent du jugement relativement modéré prononcé par la Haute Cour présidée par Hachémi Zemmal à l’encontre des dirigeants du Mouvement Islamiste dont il escomptait la peine suprême. De surcroit sa nièce Saida Sassi , conseillée principalement, par Ben Ali lui souffla que son Premier Ministre avait encouragé les deux députés de la Haute cour Abdallah Abbab et Mohamed Mastouri à ne pas voter pour la condamnation à mort des dirigeants islamistes.

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