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lundi 8 août 2011

LES MESSAGES LÉGUÉS PAR MOM PÈRE TAHAR SFAR LEADER ET CO-FONDATEUR DU PARTI NATIONALISTE NEO-DESTOURIEN 1903-1942.

"EN TUNISIE, LA RÉALITÉ LA PLUS IMPORTANTE, DONT TOUT LÉGISLATEUR, QUEL QU’IL SOIT DOIT S’INSPIRER, C’EST L'ASPIRATION DU PEUPLE TUNISIEN, DANS SON ENSEMBLE, À VIVRE D'UNE VIE DIGNE, DANS UNE ATMOSPHÈRE DE LIBERTÉ."

TAHAR SFAR. L’Action tunisienne. 1937

Tahar Sfar, dés le début de son combat a considéré qu'en politique comme en toute autre activité ,la fin ne doit en aucun cas justifier n'importe quel moyen, il était foncièrement convaincu qu' opter pour le contraire, c'était ouvrir la voie au totalitarisme et à la répression qu'on est censé combattre.
C'est pourquoi Tahar Sfar a toujours envisagé et préconisé une première étape dans le combat politique du mouvement national conduisant à l'indépendance, qui devait mettre surtout l'accent sur l'apprentissage par la pratique , par l'exemple et par l'éducation, de la vraie démocratie, et cela en faveur de l'ensemble des composantes du peuple tunisien. Cette mission devait être, selon lui, celle d'un grand Parti Nationaliste de masse qui ,laissant la place obligatoirement à d'autres partis et à d'autres courants de pensées, devait se fixer comme premier objectif de faire prendre conscience à l'ensemble des tunisiens, de leur appartenance à une même nation et de leur nécessaire participation pacifique au long et patient combat de libération nationale dont l'aboutissement lui paraissait, à plus ou moins long terme, inéluctable compte tenu de l'évolution qui se dessinait dans le monde . En tout état de cause, et je m'excuse auprès du lecteur de me répéter sur ce point du non recours à la violence physique, qui était et demeure capital pour l'avenir de notre pays, cela d'ailleurs s'est vérifié par la suite à de multiple occasions auxquelles nous aurons à revenir.
Le combat politique de libération pour Tahar Sfar se devait d'être l'occasion la plus propice pour l'enracinement d'une sorte de culture de la démocratie, auprès des élites et des masses tunisiennes ;c'est pourquoi il insistait souvent dans ses écrits sur ce qu'on pourrait appeler la déontologie de la critique qui doit prémunir les partis contre les luttes intestines et stériles contre la démagogie et les comportements diffamatoires qui sont autant d'ennemies de la démocratie.
Ce faisant, Tahar Sfar exprimait les souhaits profonds des élites successives qui ont milité depuis le début du siècle notamment, selon le contexte particulier à chaque période, pour une Tunisie souveraine et démocratique même si cela nécessitait obligatoirement un long apprentissage et de grandes et longues étapes
En Mars 1931,Tahar Sfar, écrira dans un article publié dans "La Voix du Tunisien" sous le titre anodin de" DOCTRINES ET FAITS NOUVEAUX"à propos de la situation des peuples colonisés "...Sentant qu'ils sont menacés de disparition ,que la misère et la faim les guettent, que la loi de la sélection naturelle se retourne contre eux;eux aussi se rapprochent les un des autres, s'unissent, joignent leurs faibles mains dans un mouvement de solidarité instinctive, puis ce plus en plus consciente, à mesure que s'aggravent les conséquences du régime d'inégalité et de servitude ,toutes ces foules, spontanément unies, finissent par comprendre que malgré la faiblesse ,à laquelle elles sont réduites en tant que producteurs, elles constituent néanmoins une force très grande comme consommateurs,que ce sont, en fin de compte, leurs multiples misères qui donnent naissance à ces richesses éblouissantes qu'elles observent chez les privilégiés, que c'est à eux à faire la loi au lieu de la subir servilement."
"Ces idées, poursuit Tahar Sfar, développées et précisées par l'élite, forment toute une doctrine d'émancipation politique et sociale qui fait irrésistiblement son chemin dans les masses exploitées;GANDHI a attaché son nom à cette doctrine et l'a replacée dans le domaine de l'action.
Il y a vu un moyen efficace d'arriver d'une manière certaine à la libération des peuples opprimés, SANS RECOURS A LA VIOLENCE et rien que par la mise en oeuvre des forces latentes contenues dans les droits économiques, il y a vu également un moyen habile de faire comprendre aux multitudes asservies combien, au fond elles sont indispensables aux maîtres de l'heure grâce à leur grande surface de consommation d'abord, et à leur importance dans le domaine de la production ensuite. User " du droit de ne pas acheter" apparut aussitôt comme une arme de défense très puissante et un procédé pratique et ingénieux pour s’imposer au respect et obtenir l'abolition d'un régime oligarchique, fondé sur l'inégalité et l'arbitraire. L'Inde fut le milieu où l'on fit l'expérience de ces nouvelles formules et où l'on mit à l'épreuve les nouveaux moyens de lutte;les autres pays asservis n'attendirent pas les résultats de l'essai;eux aussi, à l'exemple du peuple hindou, lancèrent le mot d'ordre de " boycottage, de non-coopération «et de résistance passive." Tel fut le fil directeur de la philosophie politique à la quelle Tahar Sfar resta fidèle durant toute sa courte vie

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BIOGRAPHIE EXPRESS DE RACHID SFAR.
Rachid Sfar (رشيد صفر), né le 11 septembre 1933 à Mahdia, est un technocrate tunisien qui a été amené à assumer de lourdes responsabilités politiques pendant des périodes difficiles pour son pays .Nommé Premier ministre pour redresser les finances du pays, il sera l'avant-dernier chef de gouvernement du président Habib Bourguiba et sera remercié un mois avant la destitution de ce dernier.Fils de Tahar Sfar, cofondateur avec Habib Bourguiba, Mahmoud El Materi, Bahri Guiga et de M'hamed Bourguiba du Néo-Destour en 1934,
Sa formation.
Rachid Sfar effectue, après des études secondaires dans un collège de Sfax de 1947 à juin 1953, des études supérieures de lettres, de droit et de sciences économiques à Tunis où il compte notamment parmi ses professeurs François Châtelet, professeur de philosophie enseignant à Tunis de 1953 à 1955, Raymond Barre, professeur d'économie politique dont il suit les cours pendant les années de son enseignement en Tunisie, et Jean Ganiage, professeur d'histoire qui le charge en novembre 1956 de faire un exposé sur l'historique du « miracle économique » japonais. La préparation de cet exposé ainsi qu’une conférence présentée par Raymond Barre en janvier 1954 sur la situation de l’économie tunisienne sont à l'origine de son choix définitif porté sur une orientation vers les sciences économiques, les finances publiques et la fiscalité. Rachid Sfar achève ses études à Paris (1958-1959) où il suit plus particulièrement les enseignements de l'École nationale des impôts (section des inspecteurs) relevant du Ministère des Finances et de l’économie.
De 1960 à 1977, il est chargé de hautes fonctions administratives notamment au ministère des Finances dont il sera le directeur général des impôts de 1969-à1970 et le secrétaire général de 1974 à 1977.
Sa carrière politique
Après avoir occupé plusieurs portefeuilles ministériels (Industrie, Défense nationale, Santé publique, Économie nationale et Finances) de 1977 à 1986, Sfar est chargé par Bourguiba des fonctions de Premier ministre, le 8 juillet 1986, pour rétablir les équilibres financiers et économiques du pays1. Il s'efforce alors de restaurer une situation financière dégradée, des réserves en devises épuisées1 et une économie affaiblie. Sous la pression de Bourguiba qui veut reprendre les rennes de son pouvoir et devant la montée du mouvement islamiste, la normalisation de la vie politique et la démocratisation initiées au début des années 1980 ne sont plus la priorité de l'État. Le gouvernement de Sfar hérite du gouvernement précédent Zine el-Abidine Ben Ali, d'abord comme ministre de l'Intérieur, puis avec le titre de ministre d'État. Rachid Sfar est remplacé par Ben Ali à la tête du gouvernement le 2 octobre 1987 dans des conditions restées célèbres : il essuie une colère du président Bourguiba à la fin du Conseil des ministres et devant tous ses collègues Bourguiba déclare ne pas se souvenir d’ avoir autorisé certaines nomination à de hautes responsabilités dont de Abdelmalek Laarif à la direction du Parti socialiste destourien (successeur du Néo-Destour) Mohamed Ghanouchi Secrétaire d’Etat au Plan et en fait porter la responsabilité à son Premier ministre.En réalité Bourguiba était en colère parce que mécontent du jugement relativement modéré prononcé par la Haute Cour présidée par Hachémi Zemmal à l’encontre des dirigeants du Mouvement Islamiste dont il escomptait la peine suprême. De surcroit sa nièce Saida Sassi , conseillée principalement, par Ben Ali lui souffla que son Premier Ministre avait encouragé les deux députés de la Haute cour Abdallah Abbab et Mohamed Mastouri à ne pas voter pour la condamnation à mort des dirigeants islamistes.

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