UN MESSAGE A
L’HONORABLE ATTENTION DES PARTICIPANTS A LA RÉUNION DU CLUB DE MADRID DES 27 ET
28 OCTOBRE 2015 POUR LA LUTTE CONTRE LA
VIOLENCE ET L’EXTRÉMISME.
PAR RACHID SFAR
ANCIEN PREMIER MINISTRE DE TUNISIE.
LA COMMUNAUTÉ
INTERNATIONALE EST ACTUELLEMENT FACE A
SES GRAVES RESPONSABILITÉS POUR AIDER RÉELLEMENT LES 193 PAYS MEMBRES DE L'ONU
A LUTTER CONTRE LA VIOLENCE ET LE TERRORISME AINSI QUE POUR RÉALISER EFFECTIVEMENT LES 17 OBJECTIFS DU
DÉVELOPPEMENT DURABLE. ODD.
Vous devez certainement être déjà au courant que, les 25, 26
et 27 septembre dernier à New York s’est
ouvert la 70e session de l'Assemblée
générale de l'ONU avec à son ordre du jour ce qu’ on peut considérer comme le rendez-vous de la dernière chance
pour l’avenir de l’Humanité.....En effet cette auguste Assemblée doit débattre
entre autres de l'ambitieux mais indispensable projet de développement
durable pour tous ou O.D.D... à un moment historique où il faut vaincre le terrorisme hideux qui
menace tous nos pays. Il s’agit pour
le projet de l’ONU d'adopter 17 objectifs destinés - selon les termes utilisés
par les rédacteurs du rapport préparatoire à : " construire un
monde libéré de la pauvreté, de la faim, de la maladie, du besoin; un monde de
respect universel des droits de l'homme et de la dignité humaine; un monde dans
lequel l'humanité vit en complète harmonie avec la nature. ....."
…TOUT EST DIT dans cette simple phrase qui devrait être sous-tendue par une
forte volonté politique et des moyens de financements adéquats tant pour réaliser effectivement les objectifs
que pour relancer une croissance mondiale saine et contribuer par « le
développement » à lutter contre la montée de la violence et du terrorisme..On
sait que l'ONU avait lancé pour la période 2000-2015 un programme de huit
objectifs pour le développement et la lutte contre la pauvreté...Le Bilan de ce
programme laisse clairement entrevoir que tous les objectifs n’ont pas été
réalisés notamment dans nos pays africains....les raisons sont diverses...mais
en tête figure- sans conteste- l’insuffisance des moyens de financement....Le
Programme nouveau que l’ ONU propose à ses Etats membres pour la période 2015-2030 est plus ambitieux:
Il concerne tous les pays - pauvres et riches- et ambitionne avec ses 17 objectifs
-et malgré quelques incohérences- à faire face à tous les défis en généralisant
le développement durable dans tous les pays sans toutefois en faire une
obligation pour tous?..Mais ce qui est plus grave c'est que d'ores et déjà la
majorité des experts estiment les besoins de financement du programme à 4500
milliards de dollars par an....soit environ 4000 milliards d'euros par an..En
juillet dernier à l'occasion de la réunion à Addis-Abeba de le 3e Conférence
sur le financement du développement le problème grave de l’insuffisance des
ressources financières a été soulevé....mais sans apporter de solution.....Même
une enveloppe étriquée de 2500 milliards n'a pu être identifiée....ni par les
experts ..ni par les différentes délégations participantes...les propositions
restaient toutes de types classiques et en en deçà des besoins...Quand on
cumule aujourd’hui, l'aide publique mondiale au développement qui est de
l'ordre de 135 milliards de dollars par an, l'argent envoyé par nos émigrés à
leur pays d’origine - soit environ 430 milliards de dollars par an-, les dons
et les prêts des organismes multilatéraux- essentiellement les multiples
banques dites de développement , on parvient à peine à la somme globale
annuelle de 1000 milliards de dollars effectivement disponibles pour réaliser
un programme qui exige un montant de 4500 milliards par an....le gap est
colossal..Il fragilise la réalisation du
programme et le rend non crédible..Pourtant le programme est indispensable pour
le BIEN DE TOUTE L’HUMANITÉ ET POUR ASSURER LA PAIX UNIVERSELLE....Pour sauver
toute l’humanité d’atrocités certaines Le
26 et 27 septembre l'ONU s’est trouvée devant cette impasse....Elle a chargé comme
d’habitude, une commission de rechercher
avec l’aide du FMI et de la Banque Mondiale les sources de financement pour couvrir
le gap et on retombe, ainsi, dans les voies habituelles sans issues
….L’Assemblée Générale de l’ONU aurait dû , vu l’ampleur des enjeux, prendre
ses responsabilités et proposer elle-même au FMI ET à la BM les solutions
novatrices qui s’imposent et d'exiger ce qui est légitime..Ce qui a été fait
notamment pour sauver les grandes banques internationales lors de la crise de
2008 en décidant au niveau du G20 d'autoriser le FMI à créer ex-nihilo des
milliards de DTS....Je rappelle à l’occasion de ce programme de la dernière
chance mes propositions formulées à plusieurs reprises depuis le début des
années 2000 dans des lettres ouvertes au G 8 et publiées notamment sur les colonnes des
hebdomadaires : « Jeune Afrique » et « Réalités »: JE
PROPOSE DE NOUVEAU QU'ON AUTORISE LE FMI A CRÉER CHAQUE ANNÉE ET A DÉPOSER DANS
UN FONDS SPÉCIAL APPELÉ " FACILITE POUR LE DÉVELOPPEMENT DURABLE
MONDIAL" UN MONTANT DE D.T.S ÉQUIVALANT A UN POUR CENT DU PIB MONDIAL
POUR CONTRIBUER AU FINANCEMENT DU
PROGRAMME ET ASSURER SA BONNE EXCECUTION. Les modèles mathématiques les plus
sophistiqués démontrent clairement que
la création annuelle d’une monnaie internationale consacrée à l’impulsion du
développement pour UN MONTANT NE DEPASSANT PAS LE UN POUR CENT DU PIB MONDIAL
pendant les 20 prochaines années ne peut être que bénéfique pour tous les pays
sans risque inflationniste et sans risque de déstabilisation ni de perturbation
pour les principales autres monnaies mondiales tel le le Dollars ou l’Euro ou le Yen…
A CETTE PROPOSITION PEUT S'AJOUTER CELLE QUI CONSISTE A SE METTRE
D'ACCORD POUR QUE TOUS LES PAYS INSTITUENT ET APPLIQUENT UNE MODESTE TAXE SUR
LES TRANSACTIONS FINANCIÈRES NON LIÉES A DES ÉCHANGES DE BIENS ET MARCHANDISES :
LA TAXE TOBIN, UNE TAXE DE 0,01 POUR CENT. Mon idée d'avoir recours à la
création de D.T.S pour le financement du développement a été reprise par un
Comité de sages constitué essentiellement d'anciens responsables de Banques
Centrales en 2000 lors de la réunion de Mexico de la Commission du financement
du développement....mais sans résultats.....le Congrès des USA continue hélas à s'opposer à tord – de mon point de vue-à ce
qu'il considère comme une atteinte à l'hégémonie du Dollars..C'est une fausse idée fixe qui perdure depuis le célèbre rejet
en 1945 de la proposition de Keynes de doter le FMI d'une véritable
monnaie internationale le BANCOR...cette obstruction risque de nuire à toute l'humanité y compris
les USA.......et on ne peut pas réussir à mettre fin à la violence et au
terrorisme sans intégrer dans une vision globale la mise en œuvre du
développement durable dans tous les pays. Avec mes respectueuses et amicales
salutations et mes sincères souhaits de plein succès de votre réunion des 27 et
28 Octobre courant.
Tunis
ce 26 Octobre 2015.
Rachid Sfar Ancien Premier Ministre et Ancien Ministre des Finances de
Tunisie.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire
BIOGRAPHIE EXPRESS DE RACHID SFAR.
Rachid Sfar (رشيد صفر), né le 11 septembre 1933 à Mahdia, est un technocrate tunisien qui a été amené à assumer de lourdes responsabilités politiques pendant des périodes difficiles pour son pays .Nommé Premier ministre pour redresser les finances du pays, il sera l'avant-dernier chef de gouvernement du président Habib Bourguiba et sera remercié un mois avant la destitution de ce dernier.Fils de Tahar Sfar, cofondateur avec Habib Bourguiba, Mahmoud El Materi, Bahri Guiga et de M'hamed Bourguiba du Néo-Destour en 1934,
Sa formation.
Rachid Sfar effectue, après des études secondaires dans un collège de Sfax de 1947 à juin 1953, des études supérieures de lettres, de droit et de sciences économiques à Tunis où il compte notamment parmi ses professeurs François Châtelet, professeur de philosophie enseignant à Tunis de 1953 à 1955, Raymond Barre, professeur d'économie politique dont il suit les cours pendant les années de son enseignement en Tunisie, et Jean Ganiage, professeur d'histoire qui le charge en novembre 1956 de faire un exposé sur l'historique du « miracle économique » japonais. La préparation de cet exposé ainsi qu’une conférence présentée par Raymond Barre en janvier 1954 sur la situation de l’économie tunisienne sont à l'origine de son choix définitif porté sur une orientation vers les sciences économiques, les finances publiques et la fiscalité. Rachid Sfar achève ses études à Paris (1958-1959) où il suit plus particulièrement les enseignements de l'École nationale des impôts (section des inspecteurs) relevant du Ministère des Finances et de l’économie.
De 1960 à 1977, il est chargé de hautes fonctions administratives notamment au ministère des Finances dont il sera le directeur général des impôts de 1969-à1970 et le secrétaire général de 1974 à 1977.
Sa carrière politique
Après avoir occupé plusieurs portefeuilles ministériels (Industrie, Défense nationale, Santé publique, Économie nationale et Finances) de 1977 à 1986, Sfar est chargé par Bourguiba des fonctions de Premier ministre, le 8 juillet 1986, pour rétablir les équilibres financiers et économiques du pays1. Il s'efforce alors de restaurer une situation financière dégradée, des réserves en devises épuisées1 et une économie affaiblie. Sous la pression de Bourguiba qui veut reprendre les rennes de son pouvoir et devant la montée du mouvement islamiste, la normalisation de la vie politique et la démocratisation initiées au début des années 1980 ne sont plus la priorité de l'État. Le gouvernement de Sfar hérite du gouvernement précédent Zine el-Abidine Ben Ali, d'abord comme ministre de l'Intérieur, puis avec le titre de ministre d'État. Rachid Sfar est remplacé par Ben Ali à la tête du gouvernement le 2 octobre 1987 dans des conditions restées célèbres : il essuie une colère du président Bourguiba à la fin du Conseil des ministres et devant tous ses collègues Bourguiba déclare ne pas se souvenir d’ avoir autorisé certaines nomination à de hautes responsabilités dont de Abdelmalek Laarif à la direction du Parti socialiste destourien (successeur du Néo-Destour) Mohamed Ghanouchi Secrétaire d’Etat au Plan et en fait porter la responsabilité à son Premier ministre.En réalité Bourguiba était en colère parce que mécontent du jugement relativement modéré prononcé par la Haute Cour présidée par Hachémi Zemmal à l’encontre des dirigeants du Mouvement Islamiste dont il escomptait la peine suprême. De surcroit sa nièce Saida Sassi , conseillée principalement, par Ben Ali lui souffla que son Premier Ministre avait encouragé les deux députés de la Haute cour Abdallah Abbab et Mohamed Mastouri à ne pas voter pour la condamnation à mort des dirigeants islamistes.
Remarque : Seul un membre de ce blog est autorisé à enregistrer un commentaire.